Les Orgues de Barbarie

Un peu d'histoire...

affiche ancienne orgue
  Traditionnellement l'Orgue de Barbarie est un instrument de saltimbanques joué au coin de la rue pour attirer les badauds et annoncer un spectacle de lanterne magique, un numéro de danse de marmotte (les ramoneurs savoyards) ou d'ours (les paysans Ariégeois), lancer un spectacle de chansonniers et ainsi diffuser des textes séditieux.
  Ce n'est que vers 1700 que se rencontrent les premières mention "Orgue de Barbarie". Il accompagnait les mendiants et les pèlerins qui le plus souvent étaient des "étrangers", barbares à la ville dans laquelle ils se produisaient. Il était alors de petite taille. Un rouleau planté de clous faisait vibrer des lames métalliques. Très vite on y adapta des flûtes liées un système de ventilation. Au départ il n'y avait qu'un seul air par rouleau. Rapidement, un système de débrayage permit de jouer 2 à 3 airs par rouleau. Ces instruments étaient loués à la journée ce qui permettait d'avoir des instruments en bon état et évitaient aux malheureux de s'endetter. Il accompagna quelques chansons révolutionnaires.
  Les grognards de Napoléon Bonaparte ou les soldats de l'Empereur d'Autriche, quand ils quittaient leur régiment avaient le choix: partir avec une solde ou un orgue de barbarie.
   Dans les années 1720 on invente une carte perforée qui permettait la mécanisation du métier à tisser (Jacquard 1801). Cette invention ne fut utilisée pour l'orgue que dans les années 1860. On utilisait des rouleaux de papier ou des cartons pliés perforés de trous pour faire vibrer des anches ou envoyer de l'air dans les flûtes.
  Le répertoire se choisit parmi les grands airs d'Opéra (Verdi, Strauss, Mendelsshon...), les artistes à la mode ou la chanson populaire. Les textes sont quelquefois détournés et remplacés par des pamphlets contre Louis Philippe, Napoléon III ou des diatribes nationalistes contre le Kaiser Guillaume de Prusse. Au début du XXe siècle apparaissent les indispensables petits formats diffusés par les chanteurs de rue. Techniquement, ce sont plutôt des orgues à cylindre, portés sur la poitrine grâce à une bandoulière et soulagés par une béquille. Les façades décoratives doivent retenir l'attention pendant que le tourneur se repose, mais le son puissant et la musique à la mode doivent faire ouvrir les fenêtres et attrouper les passants. Le singe, le chien et les autres animaux savants, par leurs facéties font que l'on se laisse approcher facilement par l'homme à la sébile et justifient l'obole versée.
  Les chanteurs des rues colportaient aussi les nouvelles. A partir de 1890, ils devaient avoir l'autorisation du maire de la ville pour chanter dans les rues et ne devaient pas rester plus d'une heure au même endroit (Cette loi est toujours en vigueur aujourd'hui). Bien que l'orgue de barbarie ne disparut jamais complètement des rues, leur nombre chuta à partir de 1920 pour quasi disparaître dans les 1960. L'orgue perdit de sa magie et ne figura plus au titre de prouesse technique. Le goût pour les attractions foraines diminua. A partir des années 1955, son rôle fut volé par les sonorisations électriques, la radio et la télévision.

Textes issus de sites divers à voir en page liens

pour aller plus loin..

  • La grande histoire des chanteurs et musiciens ambulants (par Arnaud Moyencourt)    PDF
  • L'orgue de barbarie   PDF